Le Baiser par la Fenêtre

Contes pour grandes personnes

dits par Cédric Debarbieux

Avec Cedric Debarbieux le conteur, mieux vaut s’installer en cercle sur poufs et coussins, une situation idéale pour suivre son cheminement. L’art de Cedric, c’est sa façon de bonhomme tranquille, nous tenant captifs au coin du feu comme dans les temps anciens. C’est aussi son art des enchaînements et sa manière de mêler des contes d’origine variée. Mais on sait bien que les contes sont universels, que les sujets restent à peu près les mêmes et que ce qui change ce sont seulement les lieux, les mots, les objets familiers. Quoique… Car les contes c’est aussi le domaine du rêve et les transgressions ne sauraient nous surprendre.

Mais ce que sait aussi faire Cedric Debarbieux, c’est nous tenir en haleine. Aussi se démultiplier : il est à lui seul un cercle de conteurs qui prennent la parole à leur tour, se répliquent, du genre « ça me rappelle une histoire »… Ce qui lui permet de commencer avec un conte soufi où il est question d’un bœuf volé qui se consomme petit à petit et n’est fini de manger qu’à la fin de la soirée, où les épisodes de l’histoire du pêcheur, du poisson doré et de la femme du pécheur, sont entrecoupés d’autres histoires, où chaque séquence est désignée par un carton joliment calligraphié, posé sur une table qui constitue le seul décor. Homme-orchestre, le conteur a toujours un léger sourire en coin, pour entretenir l’ambiance, car tout cela n’est-ce pas, ce n’est qu’un conte. Autrement dit la porte ouverte sur le merveilleux, l’imaginaire, le rêve.

Et qu’importe que le conte soit soufi, auvergnat, languedocien ou nordique, l’histoire du poisson doré qui est un prince qui vous donne tout ce que vous souhaitez jusqu’à ce que vous vous piégiez vous-même, vous la connaissez et vous êtes toujours prêt à la réentendre. Des histoires à dormir debout. Une pirouette et c’est fini. C’est ça, le conte !

Y.L.